mardi 10 juin 2008

Vague de méduses.


Les méduses s'échouent par dizaines sur les plages, de Guidel à Larmor. Ici, hier après-midi, à Fort-Bloqué.« L'apparition massive de méduses est un phénomène naturel, qui a toujours existé », tempère un scientifique d'Océanopolis. : photos Thierry CREUX

Leur apparition, massive, sur le littoral serait assez inhabituelle à cette époque de l'année. Attention, même mortes, les « bestioles » gardent leur pouvoir urticant.

Elles ont été signalées près des côtes du sud Finistère la semaine dernière. Des bancs ont également été repérés au large de l'archipel des Glénan. Plus récemment, des navigateurs en ont croisé à Belle-Ile ou à La Turballe. Les voilà donc, les méduses qui désormais s'échouent par dizaines sur nos plages, de Guidel à Toulhars à Larmor-Plage, de Port-Louis à Plouhinec, dans la petite mer de Gâvre. Au grand dam des baigneurs qui hésitent à se tremper plus haut que le nombril, malgré une météo plutôt estivale. Hier en fin d'après-midi, certains ont même renoncé à entrer dans l'eau, sur la plage du Pérello.

« Ce n'est quand même pas très ragoûtant, toutes ces galettes », confie une promeneuse à Fort-Bloqué. La grande plage de Ploemeur en était jonchée, hier après-midi.

Un été chaud ?

À la faveur du vent et du courant, les envahisseurs gélatineux s'agglutinent sur le rivage. Leur prolifération serait assez inhabituelle à cette saison. Et attention où l'on met les pieds, car, même mortes, les méduses conservent leur pouvoir urticant, corps comme tentacules.

De quelles espèces s'agit-il ? Brun tirant au beige clair, il s'agirait de la Chrysaora hysoscella. Dont l'ombrelle mesure 10 cm à 20 cm, voire 30 cm, de diamètre. « J'en ai vu des très grosses la semaine dernière, certifie encore notre promeneuse. Ça annonce un été chaud, c'est ce qu'on dit, non ? »

Une autre espèce fréquenterait nos eaux, la Pelagia noctiluca, de couleur plutôt ¯ voire carrément ¯ mauve, qui a tendance, disent les experts, à se déplacer plus au nord à cause du réchauffement climatique.

« L'apparition massive de méduses peut être spectaculaire. Mais cela reste un phénomène naturel, qui a toujours existé, tempère Claude Le Milinaire, conservateur-adjoint à Océanopolis, à Brest. Il y a des années à méduses, comme on dit. Que certains calquent sur le cycle solaire, tous les onze ans. » Et le dérèglement du climat ? « La perturbation du milieu, la diminution des prédateurs... Il existe un tas d'hypothèses. Restons prudents », recommande le scientifique.

Charles JOSSE.
Ouest-France